2005 - Du vent dans les branches de sassafras de René de Obaldia
Il était encore une fois dans l’ouest…
Méfiez-vous du vent qui souffle dans les branches de sassafras car, si ce n’est pas du vent, ce pourrait être des indiens qui sifflent en imitant ce bruit tel un signal annonciateur de votre fin prochaine et inéluctable. La misérable famille Rockfeller (ainsi que leurs invités de mauvaise fortune), colons installés aux fin fonds du Kentuky le découvre bien malgré elle : ils sont assiégés dans leur ranch par des indiens très très très méchants alliés pour la circonstance à une bande desperados pouilleux et mal rasés. Autant dire qu’ils sont vraiment très très mal…
Parmi tous les héros sortis des westerns de notre enfance, René de Obaldia nous fait côtoyer plutôt la brute et le truand que le bon, nous fait lorgner sur la garce plutôt que sur la belle jeune fille à la recherche d’un amour pur ; il n’y en a pas un moins fêlé que les autres : un patriarche acariâtre, une matrone médium, une fille frondeuse, un fils rebelle, un médecin raté et poivrot, un indien qui en cache un autre, une putain au grand cœur, un pauvre héros solitaire loin de son foyer.
Ça sent la poudre, la sueur et la sauce tomate, les plumes volent, les coups bas aussi.
La compagnie Théât ’ L’ Antic revisite avec fougue cette pièce délirante et génialement écrite par René de Obaldia que l’on devine en train de blaguer dans les coulisses en compagnie de Sergio Leone et de John Ford.
Quelques photos témoignent du vent...
William BUTLER, ivrogne et toubib : JEAN-MICHEL
John-Émery ROCKEFELLER, 70 ans, dur à cuire : FRANCIS
TOM, le fils, le frère, pâle voyou : DENIS
ŒIL-DE-PERDRIX, chef des Apaches, traître aux siens, du côté des Visages Pâles, gentil : AHMED
PAMÉLA, coproduction de John-Émery et de Caroline, beauté provocante, sauvage, 17 ans : SOLANGE
MIRIAM dite « Petite-Coup-Sûr » putain au grand cœur : AIMEE
CARLOS, 40 ans, superbe, sorti spécialement d’un film de John Ford : ÉRIC
Caroline ROCKEFELLER, sa femme (forte), cinquantaine d’années : YOLANDA
ŒIL DE LYNX : chef des Comanches, très, très mauvais : AHMED
MISE EN SCÈNE ET DÉCORS
Francis, Corinne et le reste de la compagnie
RÉGIE
Bruno Sono
ACCESSOIRISTE
Francis
2004TEXTES APPEAL de Vincent RocaIntroduction : Solange
Petite Graine : Eric
Intermède info : Jean-Michel
Saut périlleux : Francis M.
Brebis galeuse : Aimée
Intermède info : Jean-Michel
Si ma tante : Ahmed, Francis S.
Poème polysémique : Francis M., Denis et dans les spectateurs : Yolanda, Solange
La mer de Debussy : Francis M.
Intermède info : Jean-Michel
Création : Solange, Denis
A tout coeur : Yolanda, Francis M.
Amusement prohibé : Tous (Musique : Alexandre Lagoya)
Pour ces quarante minutes de spectacle Aimée est à la régie et avec les spectateurs pour quelques répliques.
Le dimanche 12 septembre 2004, nous avons eu le plaisir de jouer quelques textes devant Vincent Roca, UN GRAND MOMENT de plaisir et de bonheur ...
2002-2003UNE DRÔLE DE VIE de Brian CLARK
Adaptation française : Éric KAHANE
La pièce :
« Je suis condamné à vie ! » : c’est ce que prétend Yves Lequen, du haut de son lit d’hôpital qu’il ne quittera de tout le spectacle, et pour cause : il est paraplégique.
Certains pourraient craindre le pire dans l’adaptation d’un sujet aussi terrible, et imaginer une mise en scène apathique, voire soporifique, et des discours lénifiants. Ceux- là se tromperaient :
Loin de faire appel à la compassion ou à l’apitoiement, l’auteur nous baigne dans un climat d’humour, de gaieté presque euphorique par endroits, de férocité parfois.
Loin d’occuper un espace immobile, les personnages vont, viennent et reviennent autour du « héros » qui les fait marcher : le ballet des corps vivants est réglé par celui qui est mort, et soulève dans son mouvement, de manière parfois bouleversante, le grave problème de l’euthanasie, du suicide, de la liberté individuelle.
On dira sans nul doute, après coup, qu’il y a quelques invraisemblances, mais qu’importe : « cet l’humour saxon, de demi- teinte féroce, fait frémir les strapontins » ( le Quotidien de Paris ; janvier 1980 )
L’auteur :
Brian CLARK est né à Bristol ( Angleterre ). Il a écrit des pièces pour la télévision.
Une drôle de vie ( Whose life is it anyway ?) a reçu le prix de la meilleure pièce à Londres où elle fut créée en mars 1978 au Mermaid Théâtre ; elle fut ensuite longtemps jouée à Broadway ( prix du meilleur acteur 1980 ), a été créée à Zurich, à Bruxelles, et bien sûr à Paris où elle a été jouée au théâtre Antoine ( mise en scène par Michel FAGADAU ).
D’autres pièces, telles que can you hear me from the back, ont eu énormément de succès en Angleterre et ailleurs.
Brian CLARK fait partie de cette génération d’auteurs dramatiques anglais, comme Harold PINTER, Peter NICHOLS , Tom STOPPARD, etc., qui ont ouvert le théâtre de boulevard aux grands courants d’idées de ce temps. Ils abordent des problèmes de société extrêmement complexes avec une telle drôlerie, un tel sens de l’humour et de la répartie que le grand public affronte ces problèmes en riant.
Distribution :
Madame BLIN (assistante sociale) : Anna ou Annie ou Arlette
Maître CLAUDIN (avocat-Conseil) : Denis
Maître VILLIERS (conseil juridique) : Marie et ensuite Katia
Docteur Claire COTTE (interne de l’ hôpital) : Aimée
MADAME BREMONT (infirmière- chef) : Yolanda
THOMAS (garçon de salle, antillais) : Ahmed
YVES LEQUEN (le malade dans son lit) : Francis de Scène
Docteur EMERY (chirurgien - chef de l’hôpital) : Éric
ELIZABETH (infirmière stagiaire) : Solange
Docteur TREVARD (psychiatre de l’hôpital): Francis de la Comédie
Mise en scène
Francis de Scène
Régie
Bruno BÉCOURT
Bande musicale
Les morceaux chantés sont d’Antonio VIVALDI, interprétés par Cécilia BARTOLI accompagnée par IL GIARDINO ARMONICO.
Introduction
« Dell’ aura al sussurrar »
Dell’ aura al sussurrar ,
Dell’ onda al mormorar,
Cantiamo con piacer
Fra il dolce, e bel goder
Della nuova stagion
L’onore, e il vanto.
E sia di primavera
D’ogni gioir foriera
Il nostro canto Quand l’air chuchote,
Quand l’onde murmure,
Chantons avec plaisir
Dans la douce et belle béatitude
Les louanges et l’honneur
De la saison nouvelle.
Et chantons
Le printemps
Messager de toutes les joies.
BOB MARLEY
« Could you be loved ? »
A. VIVALDI
« Sorte, che m’invitasti… »
Amo il rischio, e non pavento,
Non m’appiglio a dubbia speme
Di martire, o di contento,
So pugnar, non so temer. J’aime le risque et ne crains rien,
Je n’invoque pas un espoir improbable
De martyr ou de félicité,
Je sais me battre, je ne sais pas trembler.
MILES DAVIS
« Freddie Freeloader »
BOB MARLEY
« Three little birds »
A. VIVALDI
« Alma opressa… »
Alma opressa da sorte crudele
Pensa invan mitigare il dolore
Con amore, ch’è un altro dolor L’âme qu’oppresse un sort cruel
Songe en vain à calmer sa douleur
Par l’amour, qui est une autre souffrance.
A. VIVALDI
« Tra le follie… siam navi all’ onde algenti »
Ben qual nocchiero in noi
Veglia ragion ; ma poi
Pur dall’ ondoso orgoglio
Si lascia trasportar Semblable au timonier
En nous veille la raison ; mais elle finit
Par se laisser balayer
Par les vagues de l’orgueil
A. VIVALDI
« Dité, oimé »
Dité, oimé, ditelo al fine :
Deggio vivere o morir ? Dites, hélas, dites enfin :
Dois- je vivre ou mourir ?
2001etat civil
D'après Pierre Gripari, "État Civil" est inspirée d'une expression sanscrite du vocabulaire Bouddhiste : "état sans mort et naissance". Ce pourrait être les tentatives d'une dictature pour imposer "un état sans morts et sans naissances" et à éliminer le bonheur.
Par le biais de ses fonctionnaires et de sa milice, le dictateur semble maîtriser la situation. Mais le vers serait-il dans le fruit ?